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Centrafrique: Dacko et Goumba se réconcilient, 43 ans après l'indépendance


BANGUI, 13 Août 2003 (AFP)- 19h00 - L'ancien président centrafricain, David Dacko, et l'actuel Premier ministre, Abel Goumba, doyens et frères ennemis de la vie politique centrafricaine, se sont réconciliés mercredi à Bangui lors de la fête de l'indépendance, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les deux hommes, en désaccord depuis l'indépendance du pays, le 13 août 1960, ne se saluaient plus à la suite de divergences politiques au moment de l'instauration du multipartisme par David Dacko (1960-66 et 1979-81).

Agés de 73 et 76 ans, MM. Dacko et Goumba, en compagnie du président François Bozizé, ont déposé une gerbe de fleurs au monument Barthélemy Boganda, père de l'indépendance centrafricaine, et se sont serrés la main, mettant ainsi fin à 43 ans de querelles.

Les membres du gouvernement et du cabinet présidentiel assistaient également à cette cérémonie.

Les deux hommes étaient les principaux compagnons de Barthélémy Boganda, qui a péri le 29 mars 1959 dans l'explosion non-élucidée de son avion.

Le président Bozizé, qui s'est emparé du pouvoir le 15 mars dernier par les armes, a choisi le 43ème anniversaire de l'indépendance du pays, fêtée pour la première fois depuis deux décennies, pour amener les frères ennemis à se réconcilier.

L'ancien président Dacko s'est dit "satisfait et consolé", estimant qu'il était ainsi "réconcilié avec tout le monde".

"Il n'y a pas de différence fondamentale entre le président Dacko et moi, mais c'est seulement la manière de concevoir le développement du pays qui nous divise", a souligné le Pr Goumba, opposant politique depuis le régime Dacko jusqu'au coup d'Etat du général Bozizé.

Cette réconciliation intervient dans un contexte où le "dialogue pacifique", comme l'a affirmé mardi M. Bozizé, est privilégié. Le pays prépare actuellement le tenue d'un dialogue national prévu en septembre et qui doit mettre un terme à une décennie de troubles en RCA.

David Dacko, le seul ancien président centrafricain à vivre encore au pays, participera de plein droit au futur dialogue national, contrairement au président renversé par M. Bozizé, Ange-Félix Patassé, qui en a été écarté.


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