Le parti d'Ange-Félix Patassé demande pardon au peuple centrafricain

BANGUI, 6 oct (AFP) - 21h16 - Le parti politique du président centrafricain déchu, Ange-Félix Patassé, a demandé lundi "pardon au peuple centrafricain" devant le Dialogue national pour les "exactions" commises sous son régime, a constaté un journaliste de l'AFP.

"A toutes et à tous, le MLPC demande pardon du fond du coeur pour les pertes en vies humaines, les dégâts matériels, viols et autres exactions commises sous le régime du président Ange-Félix Patassé" (1993-2003) a déclaré Hugues Dobozendi, premier vice-président du parti.

Le numéro 2 du Mouvement de libération du peuple centrafricain a fait une une courte déclaration devant les 350 délégués participant à ces assises de réconciliation retransmises en direct à la radio nationale.

M. Dobozendi a reconnu que le président Patassé n'avait pas manifesté une réelle volonté d'aller au dialogue national, dont il avait pourtant lancé l'idée fin 2002, lorsqu'il était confronté à la rébellion du général Bozizé qui l'a renversé le 15 mars dernier à la faveur d'un coup d'Etat.

"Malgré la bonne volonté de l'évêque Paulin Pomodimo, à l'époque Coordonnateur du Dialogue national, le président Patassé s'était opposé à toutes les formes de solution par consensus", a ajouté M. Dobozendi.

Ces déclarations ont été interprêtées par de nombreux observateurs comme un lâchage par son parti de M. Patassé, exilé au Togo, d'où il se revendique toujours comme le seul représentant constitutionnel de la Centrafrique.

Un cadre du MLPC a indiqué à l'AFP que son parti avait demandé en vain ces derniers temps à M. Patassé d'adresser un message de pardon au Dialogue national. Devant son refus, le MLPC a décidé de procéder lui-même à ce mea culpa, a ajouté ce responsable sous couvert de l'anonymat.

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