COMITE PREPARATOIRE DES TRAVAUX DE LA CONFERENCE DE RECONCILIATION NATIONALE
Conférence de Réconciliation Na

REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Unité - Dignité - Travail

CONFERENCE DE RECONCILIATION NATIONALE DU 26 FEVRIER AU 5 MARS 1998

DIAGNOSTICS RECOMMANDATIONS
PACTE DE RECONCILIATION NATIONALE
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INTRODUCTION

Le vent de la démocratie qui a soufflé partout sur, le continent africain au début des années 90 n'a pas épargné la République Centrafricaine.

Dès 1990, un vaste mouvement de contestation populaire avait obligé le gouvernement centrafricain à engager le pays dans la voie de la démocratie pluraliste.

* Le 6 Mars 1991, le congrès centrafricain réunissant l'Assemblée Nationale et le Conseil Économique et Régional avait adopté la réforme constitutionnelle créant un poste de Premier Ministre.

* Le 11 Avril 1991, le multipartisme a été instauré.

* En Novembre 1992 un gouvernement de transition comprenant des Ministres de l'opposition fut mis en place. De même, une commission électorale mixte composée des partisans du régime en place et des représentants des partis d'opposition fut constituée.

* En Octobre 1993, des élections présidentielles sont venues couronner le passage institutionnel à un régime démocratique après plus de trois décennies de régimes autocratiques.


À la faveur de ce changement, le peuple centrafricain s'est résolu à construire une «nouvelle Centrafrique» dont les piliers devaient s'enraciner profondément dans notre culture et s'appuyer sur des politiques garantissant le respect de la vie humaine et des droits humains fondamentaux, un cadre favorable à la transformation créatrice, notamment la libération de l'esprit d'entreprise, la gestion rigoureuse, efficace, transparente et responsable des ressources humaines, matérielles et financières, la promotion de l'éthique et de l'équité, autant de conditions pour réaliser un développement humain durable.

Mais le changement tant attendu par les Centrafricains tarde à venir ; créant ainsi des incertitudes de sécurité et de frustration au sein de la société.

La multiplication des grèves des travailleurs de plus en plus incontrôlées et la succession des trois mutineries des mois d'Avril, Mai et Novembre 1996 démontrent à la fois la rupture de la confiance entre les Gouvernants et les Gouvernés, entre le Pouvoir et l'Opposition, au sein de l'opposition elle-même , entre l'Armée et la Nation et au sein de l'Armée elle-même.

L'urgence et la nécessité de rechercher un nouveau cadre politique et administratif,, s'imposent afin de reconcilier le Centrafricain avec lui-même et avec ses compatriotes et de recréer les conditions d'un nouveau départ.

La situation est d'autant plus grave qu'elle interpelle la conscience de tout le monde et presse tout un chacun à rechercher des solutions d'urgence et durables pour sauver ce qu'il y a lieu de sauver et de repartir définitivement sur de bons pieds. Elle nous interroge, nous Centrafricains, sur nos capacités à nous mobiliser pour tracer les grands axes consensuels de travail qui conduiront à des objectifs admis comme prioritaires et salutaires surtout en cette fin de millénaire marquée par l'accélération du progrès et le processus prodigieux de la mondialisation. Elle nous interroge aussi sur notre aptitude à opérer le changement afin de nous agripper au rythme du monde et d'éviter notre fatale marginalisation. Il nous reste à découvrir impérativement et à mettre en oeuvre la bonne gouvernance basée non pas sur la prévarication, l'exclusion et le sectarisme, mais plutôt sur la transparence, la responsabilité et la participation de chaque citoyen au processus de prise de décisions.

Ce travail se veut donc une modeste contribution à la recherche d'un cadre politique et administratif viable, c'est-à-dire responsable, transparent, performant et efficient, qui encourage, appuie et soutient le développement humain, en particulier pour les Centrafricaines et les Centrafricains les plus pauvres et les plus marginalisés. Nous avons cependant l'ultime conviction que bon nombre des problèmes débattus dans ces pages ne sont pas exclusifs aux Centrafricains. Ils concernent aussi tous les peuples d'Afrique qui veulent s'assurer d'une vie meilleure en forgeant des collectivités démocratiques viables.

Les propositions, recommandations et conclusions auxquelles nous parviendrons ou pourrons être valablement utilisées pour définir et évaluer les trajectoires probables de la gouvernance non seulement en République Centrafricaine mais aussi dans certains pays d'Afrique Noire.

 

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