COMITE PREPARATOIRE DES TRAVAUX DE LA CONFERENCE
DE RECONCILIATION NATIONALE |
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REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE Unité - Dignité - Travail |
CONFERENCE DE RECONCILIATION NATIONALE DU 26 FEVRIER AU 5 MARS 1998
LES PROPOSITIONS ET RECOMMANDATIONS RELATIVES A LA BONNE GOUVERNANCE
Comme nous l'avions déjà dit dans ce travail, la République Centrafricaine traverse la période la plus sombre de son histoire. Les événements dramatiques d'Avril, Mai et Novembre 1996 ont sapé le fondement de notre fragile démocratie naissante, brise notre unité nationale, exacerbe le tribalisme, détruit notre économie et remis en question la confiance entre les gouvernants et les gouvernés. Cette situation est tout à fait normale, car « l'édification des nations est une oeuvre de longue haleine qui passe normalement par des périodes de tâtonnement, des crises de croissance et même des échecs » (9) C'est pourquoi, la situation dramatique que nous vivons aujourd'hui doit interpeller la conscience de tout le monde et presser chaque Centrafricain, riche ou pauvre à rechercher des solutions d'urgence et durables pour sauver ce qui reste et répartir définitivement sur de bons pieds. Par conséquent, une véritable volonté politique doit déterminer nos décideurs, les acteurs économiques, les partis politiques, les confessions religieuses et la société civile dans l'engagement que nous devions prendre devant l'histoire ainsi qu'en face de notre propre conscience en vue d'améliorer les conditions de développement durable du peuple centrafricain. Et partant de cet engagement national, il nous faut réaliser le passage obligatoire de la profession de foi à l'acte, des promesses aux réalisations concrètes. C'est dans cette logique que s'inscrivent les propositions et recommandations relatives à l' amélioration de la gouvernance en République Centrafricaine. À ce sujet, il convient de mentionner que les préoccupations sur l'amélioration de la gouvernance en Centrafrique ne sont pas nouvelles. Les travaux du Séminaire National de Réflexion de 1980 avaient dëjà jeté les bases d'une réflexion profonde sur ce probleme et fait des propositions et recommandations à ce sujet. De même les travaux du Grand Débat National de 1992 avaient fait le diagnostic de la situation socio-politique du pays. Les propositions et recommandations qui en sont issues auraient pu équilibrer les marches de notre société sur les rails de la démocratie. Dans le même esprit, de nombreux séminaires et conférences ont éte organisés notamment : * les États Généraux de l'Enseignement Supérieur en 1987 * le Rôle de la Justice dans le Développement de la République Centrafricaine en 1991 * les États Généraux de l'Éducation et de la Formation en Juin 1994 * les États Généraux de l'Enfance et de la Jeunesse en 1995. Toutes les recommandations qui en sont (as)sorties, si elles étaient effectivement mises en application, constitueraient des faits encourageants pour l'amélioration de la gouvernance dans notre pays.
Après les mutineries d'Avril, Mai et Novembre 1996 toute une batterie de mesures et d'Accords ont été pris. Il s'agit : * du Protocole d'Accords Politiques (PAP) * du Programme d'Urgence (Août 1996) * des États Généraux de la Défense * du Programme Minimum Commun (PMC)
La persistance de cette crise projette sous une lumière nouvelle, la place de la bonne gouvernance dans le rétablissement de l'autorité et de la crédibilité d'une part et la confiance entre les citoyens et les institutions de l'État d'autre part, à travers une gestion transparente et responsable de la chose publique. Toutes ces études, tous ces séminaires, tous ces colloques, toutes ces conférences et tous ces accords, le plus souvent assortis des propositions et recommandations concrètes sont généralement guidés par le souci d'améliorer la situation de la bonne gouvernance en République Centrafricaine. Malheureusement jusqu'aujourd'hui, ces mesures sont demeurées muettes comme une épitaphe sur un tombeau. Comme l'a fait remarquer avec justesse le Général Amadou Toumani TOURÉ, Président du Comité International de Suivi, « le travail intellectuel est généralement très bien fait. Mais c'est le passage de la rhétorique au concret qui pose problème ». La crise actuelle projette sous une lumière nouvelle, la place de la bonne gouvernance dans le rétablissement de l'autorité et de la crédibilité de l'État d'une part et le retour de la confiance entre les citoyens et les institutions de l'État d'autre part, à travers une gestion tranparente et responsable dé la chose publique. De ce fait, des propositions et recommandations nouvelles doivent être formulées tout en tenant compte de ce qui a déjà été fait pour améliorer les procédures et les pratiques de la gouvernance en République Centrafricaine. (9) Les évêques d'Afrique et de Madagascar, Extrait
du message adressé le 28 octobre 1990 au Synode épiscopal |