Défense et Sécurité

COMMISSION 3

INTRODUCTION
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DEFENSE ET SECURITE

 

IDENTIFICATION DES MENACES INTERIEURS ET EXTERIEURS.
 
PREMIERE PARTIE : PROBLEMES DE DEFENSE ET DE SECURITE VUS PAR LES

COMMISSAIRES

Les Commissaires ont identifié deux types de menaces qui forment le visage de l'insécurité en Centrafrique, à savoir les menaces intérieures et les menaces extérieures.

I .MENACES INTERIEURES ET EXTERIEURES

A.Menaces intérieures

Les Zaraguinas ou coupeurs de route

Les Commissaires ont unanimement témoigné de la recrudescence du phénomène de coupeurs de route ou Zaraguinas. Dans le Nord-Ouest, les Préfectures de l'Ouham et de l'Ouham-Pendé sont concernées alors que dans les zones du Nord-Centre et Nord-Est qui comprend les Préfecteurs de la Nana-Gribizi, la Ouaka, le Bamingui-Bangoran, la Vakaga et la Haute-Kotto, les populations subissent des attaques incessantes.

Les modes d'actions de ces coupeurs de route sont de diverses natures : attaques de villages, vol de bétails, prises d'otage ou embuscades. Ils utilisent généralement des armes individuelles (AK 47) et des armes collectives (RPG 7) et opèrent tout au long de l'année, leur mobilité n'étant pas entravée par la saison. Ainsi, ils occupent de façon permanente la partie Nord de notre pays et défient les autochtones en revendiquant la place des autorités locales.

La vérification des coupeurs de route appréhendés ou tués, permet d'affirmer qu'ils sont majoritairement de nationalité Tchadienne et Soudanaise. Mais on trouve également des coupeurs de route de nationalité centrafricaine, des Peuls ou d'ethnie Oudda et Anagamba.

Ce phénomène a des incidences fortement négatives pour le développement économique de notre pays. Les Zaraguinas occupent principalement les principaux axes économiques. Les paysans ont peur de vaquer à leurs occupations ; ce qui aura pour conséquence de réduire considérablement la production des vivriers et du coton. De même, les éleveurs ont déserté les zones précitées pour s'installer à Mboki dans le Sud-Est. Les bétails de notre élevage s'orientent par conséquent vers la République Démocratique du Congo et l'Ouganda.

Les Braconniers

Le braconnage prend de plus en plus de l'ampleur. Pendant quelques années, les Braconniers étaient organisés en bandes de 40 se déplaçant en dos de chameaux. Aujourd'hui, il s'agit de groupes plus puissants composés de ressortissants soudanais, tchadiens et même libiens. Leurs zones de prédilection est le Nord-Est et plus singulièrmeent les Préfectures de la Vakaga (le Parc Saint-Floris), la Haute-kotto, le Baminui-Bangoran et le Haut-Mbomou. Fait nouveau, ces bandes arémées n'hésitent pas à s'installer sur notre territoire. C'est le cas du Parc de Lagounda qui est détruit et occupé par ces Braconniers, de même que celui de Yalinga.

Le braconnage détruit notre faune et, surtout décourage les touristes qui n'osent pas se rendre dans ces zones ; ce qui constitue d'importants manques à gagner pour l'économie nationale.

Forces non conventionnelles

Leur origine se trouve principalement dans la mauvaise gouvernance de chaque régime d'une part, et les ambitions politiques égoïstes de certains hommes politiques d'autre part qui ont conduit à la prolifération des armes ;

On peut citer au rang de ces forces non conventionnelles pouvant constituer actuellement une menace intérieure latente et dont certaines sont déjà très actives (attaques à mains armées, braquages, prises d'otages contre rançons, etc...) :

°
Les forces regroupées au tour du dénommé Abdoulaye Miskine et recrutées par le mercenaire Paul Baril ;    
       
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Les forces informelles proches de l'ancien régime dont certains éléments de l'ancienne Unité de Sécurité Présidentielle (USP), les sociétés de gardiennage, les groupes de gardiennage, les groupes Karaco, Balawa et Sarawi ;    
 
   
°
Certains ex-mutins des évènements de 1996 à 1997 et 2001 ;    
 
   
°
.
Des patriotes s'étant désolidarisés de leur encadrement officiel et qui opèrent maintenant de façon autonome comme coupeurs de route.
   

La circulation frauduleuse des armes et naissance de bandits armés

La prolifération des armes de guerre et leur détention illégale ont donné naissance à des formes de violence jusque-là inconnues. Il s'agit des attaques ou braquages à mains armées.

Le problème se pose avec plus d'acuité dans la ville de Bangui et à l'intérieur du pays. Les Commissaires ont noté que le phénomène est entretenu en partie par les agents des Forces de Défense et de Sécurité qui prêtent ou louent leurs armes aux bandits si ce n'est eux -mêmes qui agissent.

B. Menaces extérieures

En dépit de la normalisation progressive de la situation sécuritaire dans certains pays voisins, notre pays continue à subir les effets néfastes de la circulation d'armes de guerre aux frontières.

La frontière Nord

Au nord du pays, la dissémination des armes de guerre au Sud du Tchad et le phénomène des coupeurs de route décrits ci-haut installent un climat d'insécurité permanent.

La frontière Est

A L'Est, la rébellion du Sud-Soudan de John Garang opère souvent à l'intérieur de notre territoire à la recherche de gibiers pour le ravitaillement de ses hommes ou comme base de repli.

La frontière Sud

Au Sud, malgré un début de normalisation de la situation en République Démocratique du Congo, les riverains du fleuve Oubangui et les voyageurs sont victimes des attaques et rackets de la part des hommes de Jean-Pierre Bemba, sans l'arraisonnement des bateaux et la confiscation de nos Aéronefs.

C. Vulnérabilités

Toutes ces menaces sont exacerbées par diverses vulnérabilités, à savoir :

°
la perméabilité des frontières ;    
       
°
la carence au niveau de la mobilité des Troupes ;    
 
   
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les grandes distances entre Bangui et les frontières Nord-Ouest, Est6Sud, Sud-Ouest ;    
       
°
les faiblesses des effectifs ;    
       
°
le manque de renseignements visant à réduire l'action de ces bandits, des coupeurs de route et des braconniers ;    
 
   
°
manque d'équipement et d'armement.    

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