Défense et Sécurité

COMMISSION 3

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DEFENSE ET SECURITE

 

III – DIFFERENTES INITIATIVES DE REFORMES DES FORCES DE DEFENSE ET DE SECURITE
 

Les Etats Généraux de la Défense Nationale, tenus à Bangui du 19 août au 09 septembre 1996, ont fait un diagnostic sans complaisance de la situation en République Centrafricaine. Ils ont abouti à des recommandations pertinentes qui devaient être mises en œuvre pour résoudre le mal.

Malheureusement à cette date toutes les recommandations n’ont pu être exécutées. Sur 264 Recommandations, 109 seulement ont été exécutées, soit 41%. Au rang des mesures principales, il faut citer la promulgation des lois n°99.018 du 24 octobre 1999 portant Organisation de la Défense Nationale et la création d’un Conseil Supérieur de la Défense Nationale.

Au niveau des Forces Armées Centrafricaines et de la Gendarmerie Nationale, des Décrets d’Applications ont été pris dont les principaux sont :

°
Décret n°00.031 du 26 janvier 2000 portant Organisation et Fonctionnement du Ministère de la Défense Nationale et fixant les attributions du Ministre ;
   
°
Décret n°0032 du 26 janvier 2000 portant Organisation et Fonctionnement des Forces Armées Centrafricaines ;
   
°
Décret n°0033 du 26 janvier 2000 portant Organisation et Fonctionnement de la Gendarmerie Nationale ;
 
°
Décret n°00.230 du 03 octobre 2000 portant Organisation, Fonctionnement et Attribution du Conseil Supérieur de la Défense Nationale.

En ce qui concerne la Défense civile et économique, à savoir la Police Centrafricaine, les Eaux et Forêts et la Douane, aucune application n’a été faite des recommandations concernant les lois énoncées ci-haut.

Toutefois, les questions de la Défense civile et économique ont fait par la suite l’objet de nombreuses rencontres au rang desquelles il faut citer les premières Assises Nationales de l’Economie et des Finances (PANEF) réunies à Bangui du 09 au 11 septembre 2001 qui ont traité en partie des questions de la Douane en tant que Régies Financières, le Séminaire de Réflexion sur la Douane tenu à Bangui du 18 au 19 juillet 2003, les Etats Généraux du secteur minier du 08 au 11 juillet 2003 et les Etats Généraux des Eaux et Forêts qui se sont tenus à Bangui du 08 au 12 septembre 2003.

Globalement, les Recommandations arrêtées dans toutes ces rencontres ont insisté sur la réorganisation des Forces de Défense et de Sécurité pour en faire des Forces modernes, républicaines et professionnelles au service du développement. Malheureusement les Recommandations n’ont pas encore, pour la plupart, trouvé un début d’application.

IV – QUELLE ARMEE AUJOURD’HUI POUR LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE ?

Réputée depuis l’indépendance jusqu’à dans les années 1970 comme l’une des meilleures armées d’Afrique Centrale, l’Armée Centrafricaine est tombée peu à peu en déliquescence à partir des années 1980 pour être complètement désorganisée avec toutes les crises militaro-politiques que le pays a connu de 1996 à nos jours.

Ces différentes crises ont conduit les Autorités politiques à faire appel à des forces étrangères conventionnelles et non conventionnelles pour suppléer notre Armée.

Depuis le sursaut patriotique du 15 mars 2003, nous devons nous interroger sur le type d’Armée qu’il nous faut aujourd’hui à la République Centrafricaine.

C’est ainsi que notre réflexion nous a conduit à définir une armée se caractérisant par les principes ci-après :

* Une armée doit être capable d’accomplir efficacement sa mission en faisant face à toutes les formes de menaces ou d’agression. Le nouveau système de Défense Militaire devra avoir l’ambition d’obtenir la meilleure efficacité dans son dispositif en définissant une nouvelle organisation territoriale qui tienne compte de toutes les formes de menaces. En un mot, il s’agit de l’adapter aux réalités du moment tout en se tournant vers l’avenir.

A cet effet, l’efficacité de la nouvelle Armée Centrafricaine reposera sur :

Sa capacité Opérationnelle dont les priorités sont les suivantes :

°
Le rajeunissement de son personnel ;
   
°
L’acquisition des matériels et équipements adéquats pour doter les Unités qui existent actuellement dans les domaines de la mobilité, des transmissions, de l’armement etc…
   
°
La mise en place d’une structure et de chaînes de commandement simples et souples ;
   
°
L’adaptation de l’organisation territoriale des Forces aux menaces extérieures et intérieures.


Ses ressources humaines
: il faudra des effectif suffisants pour permettre à l’armée d’accomplir convenablement sa mission. Ces effectifs peuvent provenir de plusieurs origines :

°
Des Forces actives composées des Militaires et Gendarmes en activité qui constituent les éléments de sûreté immédiate à la disposition du Gouvernement ;
   
°
Des Forces de réserve constituées des personnels libérés du service actif depuis plus de trois (03) ans et moins de treize (13) ans ;
   
°
Des conscrits qui sont les citoyens effectuant le Service Militaire Obligatoire (SMO).


La formation de son personnel : elle occupe une place centrale dans le processus de la restructuration. Des plans de formation à court, moyen et long terme devront être mis en place. Dans l’immédiat, des formations intensives et accélérées devraient être organisées au profit du personnel de tous grades. Une armée moderne et digne de ce nom doit disposer des structures de formation des élites au commandement et à l’encadrement des Forces à savoir : un lycée militaire destiné pour les pupilles (type EMET), une Ecole Nationale des Sous-Officiers d’Active (pour les FACA) et une Académie Militaire (type ESFOA de Bouar).


* Une Armée réconciliée avec elle-même et avec le peuple, au service de la Nation : Dans le cadre du processus démocratique, un code de conduite doit définir son rôle pour :

°
Garantir la (futur) Constitution, la forme Républicaine des Institutions et l’Etat de droit ;
   
°
Défendre l’intégrité du territoire national et la stabilité du pays ;
   
°
Fournir l’appui et l’assistance aux forces de maintien de l’ordre (pour les FACA) et assurer le maintien de l’ordre (pour la Gendarmerie Nationale) ;
   
°
Contribuer aux opérations de maintien de la paix ainsi que l’assistance humanitaire dans le cadre de la CEMAC, de l’Union Africaine (UA) et de l’Organisation pour les Nations Unies (ONU).
   
°
Une armée participant au développement économique et social.

Elle doit contribuer à l’œuvre de reconstruction nationale, soit en créant des ressources, soit en fournissant des prestations au profit des populations.

Ainsi, l’Armée de l’Air peut assurer des transports d’urgence, désenclaver les régions d’accès difficile, etc…

°

le Génie militaire quant à lui peut réaliser des infrastructures (routes, assainissements, aménagements hydro-agricoles, ect…) ;
   
°

le Service de santé des Armées peut participer largement à l’assistance médicale et chirurgicale, aux campagnes de vaccinations, etc… ;
   
°
les ateliers militaires centraux tels que la MAMICA peuvent fournir dans de bonnes conditions de prix et de qualité du mobilier à l’Administration, aux écoles, la confection des effets d’habillement, etc…


Une Armée Républicaine et Citoyenne

Désormais, mieux instruit de ses droits et de ses devoirs, le Militaire est à la disposition du pouvoir (légal). Son statut ne l’empêchant nullement de jouir pleinement de tous ses droits de citoyen responsable, même s’il doit se plier au devoir de réserve et à la discipline hiérarchique, et faire preuve de loyalisme et de dévouement. Issue de toutes les régions du pays et de toutes les couches sociales, l’Armée est ainsi partenaire à part entière dans le processus d’intégration et de reconstruction nationales et dans celui du respect de la démocratie et de l’Etat de Droit.

La futur Armée Centrafricaine doit être le creuset de l’Unité Nationale.

 

 

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