Politique & Diplomatie

COMMISSION 2

Etat de Droit et Démocratie.
Justice et Droits de l' Homme.
Bonne Gouvernance.
La Diplomatie.
Presse et Média.

 

POLITIQUE ET DIPLOMATIE

 

LA JUSTICE ET LES DROITS DE L’HOMME

 

La Justice constitue un pouvoir indépendant. Ce pouvoir judiciaire est maintenu par l’Acte Constitutionnel n°2 du 15 mars 2003 en son article 8.

La Justice est rendue au nom du peuple centrafricain conformément à l’Acte Constitutionnel susvisé et par la loi n° 95.010 du 22 décembre 1995 portant Organisation Judiciaire.

A – LES CADRES INSTITUTIONNELS
     
 

1 – Les juridictions

- 1 Cour de Cassation

- 1 Cour de Compte

- 1 Conseil d’Etat

- 1 Cour d’Appel de Bangui

- 1 Cour d’Appel de Bambari

- 1 Cour d’Appel de Bouar

       

a) dans la ville de Bangui


- 1 Tribunal Militaire

- 1 Tribunal de Travail

- 1 Tribunal de Commerce

- 1 Tribunal Administratif

- 1 Tribunal pour Enfants

b) 23 Tribunaux de Grande Instance (TGI) répartis au niveau des provinces.

La Cour Constitutionnelle est chargée de veiller au fonctionnement régulier des pouvoirs pour éviter l’arbitraire et les abus.

La Haute Cour de Justice, juridiction d’exception, doit juger les hauts responsables politiques pour des actes commis dans l’exercice de leurs fonctions susceptibles de constituer le crime de trahison

Ces deux juridictions ont été dissoutes par les Ordonnances n°03.001 et 03.002 du 23 avril 2003.

 
       

2 - Les organes de gestion de la carrière des Magistrats

- Le Conseil Supérieur de la Magistrature est chargé de gérer la carrière des Magistrats de l’ordre judiciaire, de leur nomination dans les diverses fonctions judiciaires, de se prononcer sur les questions de leurs détachements, de la mise à la retraite et de leur nomination à des distinctions honorifiques.

- La Commission Consultative veille sur la carrière des Magistrats de l’ordre administratif ;

- La conférence des Président et Procureur Général veille sur la carrière des Juges à la Cour des Comptes.

     

3 - L’organe de discipline et de contrôle

L’inspection générale des Services Judiciaires a une compétence sur l’ensemble de tous les Services à l’exception des juridictions supérieures (Cour de Cassation, Conseil d’Etat, Cour des Comptes). Elle dispose d’un pouvoir général d’investigations et de contrôle.

Depuis la Réforme Constitutionnelle de 1995, la République Centrafricaine dispose de tous les instruments juridiques de protection. Cependant, la Justice manque de moyens.

       
B – LES PRINCIPAUX ACTEURS DE LA JUSTICE
 
   
Les Magistrats :

Au nombre de 140 en activité dans toutes les juridictions confondues (ordre administratif et ordre judiciaire) et à la chancellerie (Ministère de la Justice)

Greffiers :

Secrétaires des parquets et personnels administratifs, tous relevant du statut général de la fonction publique.

Les Officiers et Agents de Police Judiciaire :

Ce sont des Auxiliaires de Justice appartenant à la Police ou à la gendarmerie ou aux autres administrations publiques déterminées par le domaine de leur profession.


Les Avocats :

Ils sont Constitués en Barreau de Centrafrique. Ils sont au nombre de 60.

Les Notaires :

Il y a six (06) Notaires et six (06) Etudes Notariales ; ils constituent la chambre des Notaires.

Les Agents d’Exécution :

Au nombre de cinq (05) ils sont appelés à être remplacés par les Huissiers de Justice dont le statut professionnel a été déjà réglementé par la loi n°03.001 publiée le 13 janvier 2003.

Les Experts Judiciaires :

Il s’agit des professionnels dans divers domaines, qui peuvent être appelés par le Juge pour lui donner des indications sur un domaine qui ne relève pas du droit.

Ces Experts sont inscrits sur une liste dressée par la Cour d’Appel et sont placés sous le contrôle du Parquet général

Les Administrateurs Judiciaires et les Syndics :

Ils sont chargés des procédures de liquidation.

       
Le Constat
       
- La justice est jugée corrompue et inefficace :

Faiblesses identifiées :

- mauvaise qualité de service rendu aux justiciables;

  1. - manque d’objectivité dans certaines décisions,

- collusion entre certains Magistrats et certains Avocats,

- décisions iniques, tout à fait contraires aux droits,

- manque d’indépendance du Magistrat, par une allégeance au pouvoir exécutif,

- trafics d’influence de l’exécutif,

- tribalisation de la Justice,

- lenteur judiciaire,

- mauvais fonctionnement du Conseil Supérieur de la Magistrature,

- absence d’évaluation des Officiers de Police Judiciaire (OPJ) par les responsables du ministère Public,

- faiblesse du contrôle hiérarchique et de l’action disciplinaire,

- insuffisance de moyens humains et matériels,

- Manques d’infrastructures adéquates

2 – La protection des droits fondamentaux

- Le rôle de la Justice dans un pays, c’est de réguler les conflits sociaux. La Justice constitue un facteur de paix sociale. Elle doit assurer une sécurité juridique de manière à attirer les investissements. C’est donc à la Justice, qu’il revient le pouvoir de sanctionner les violations des droits de chacun.

- La protection et la garantie des droits fondamentaux se réalisent sur le plan national au moyen des mécanismes juridictionnels et des mécanismes non juridictionnels.

- Pays membre des Nations-Unies, la République Centrafricaine a ratifié un certain nombre d’instruments internationaux de protection des droits fondamentaux, mais beaucoup de textes internationaux relatifs à la protection des droits de l’homme ne sont pas encore ratifiés par la République Centrafricaine.

Solutions préconisées

A Court terme

- Convoquer la tenue des Etats Généraux de la Justice afin de faire un bilan de l’action de la Justice.

- Mettre les moyens suffisants à la disposition de la Justice pour améliorer les conditions du travail des Magistrats et du personnel judiciaire.

- Reprendre les travaux de construction de l’annexe du Tribunal de Grande Instance de Bangui.

- Doter les juridictions de provinces et les unités de Police Judiciaire, de véhicules afin de favoriser la mobilité des OPJ.

- Intégrer les dernières promotions de Greffiers sortis de l’ENAM.

- Renforcer matériellement les capacités de l’Inspection Générale des Services Judiciaires.

A moyen terme

- Construire un Palais de Justice à Bangui et édifier une Maison d’Arrêt pour les détenus femmes et les Centres de rééducation des délinquants mineurs.

- Appuyer financièrement les travaux de construction des Tribunaux déjà entamés par la population locale à Nola, Carnot, Batangafo et Alindao.

- Eriger les Tribunaux d’Instance de : Damara, Boali, Yaloké, Mongoumba, Bouca Gamboula, Baoro, Kabo, Grimari, Kouango, Ippy, Ouadda, Kembé, Ouango-Bangassou et Bakouma en Tribunaux de Grande Instance de 3ème classe.

 
       
C – LA PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME

Elle est réalisée par:

1) Les mécanismes juridictionnels

- Double degré de juridiction : possibilité de faire appel lorsque l’on est pas satisfait d’une première décision (loi 95.010 du 22 décembre 1995 relatif à l’organisation judiciaire),

- la Cour de Cassation a pour rôle de vérifier le respect par les autres juridictions de la règle du droit (loi organique n° 95.011 du 23 décembre 1995),

- Le Conseil d’Etat est la juridiction d’appel et de cassation en matière administrative (loi organique n° 96.012 du 23 janvier 1996),

- Les Tribunaux Administratifs sont chargés de juger au 1er degré les différends entre l’Administration et les administrés (loi organique n° 96. 06 du 13 janvier 1996 portant organisation et fonctionnement des Tribunaux Administratifs).

2) – Les mécanismes non juridictionnels

Depuis le retour du multipartisme, une presse privée indépendante s’est développée, des institutions et des ONG chargées de la défense des droits de l’homme se sont constituées :


- La Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme.

- La Commission Nationale des Droits de l’Homme.

- L’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture

- L’Observatoire Centrafricain des Droits de l’Homme.

- L’Association des Femmes Juristes de Centrafrique.

- Union des Journalistes Centrafricains.

- La Commission Nationale des Suivis de la Convention des Nations-Unies relatives aux Droits de l’Enfant.

- Commission Episcopale Justice et Paix.

- Comité national de Lutte contre les Pratiques Néfastes à l’Egard de la Femme et de la Jeune Fille.

- Le Mouvement de Défense des Droits de l’Homme etc…

       

D – LA GARANTIE DES DROITS FONDAMENTAUX

L’article 12 de l’Acte Constitutionnel n°2 du 15 mars 2003 énonce que « le pouvoir judiciaire, gardien des libertés et de la propriété, est tenu d’assurer le respect des principes consacrés comme bases fondamentales de la société».

La République Centrafricaine a souscrit des Accords et des Traités contenant les instruments de protection des Droits fondamentaux.

Mais il existe encore des textes internationaux relatifs aux Droits de l’Homme non encore ratifiés par la République Centrafricaine.

   
 
Constat :

- Détentions arbitraires et tortures sont des pratiques courantes,

- Menaces et intimidations des responsables des O N G chargées de la défense des droits de l’homme par les pouvoirs publics,

- Perpétration des exécutions extra-judiciaires,

- Braquages au domicile des particuliers,

- Destruction des propriétés privées,

- Exactions par les agents de la Police et de la Gendarmerie.

       
Solutions recommandées
  • Engager effectivement des poursuites judiciaires à l’encontre des auteurs avérés de violation de droits de l’homme.
  • Assurer la protection des militants et des organisations de défense des droits de l’homme par des mesures spécifiques.
  • Corriger les insuffisances par la ratification des textes internationaux utiles et indispensables. A titre indicatif, la liste des textes non ratifiés :

- Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples portant création de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples du 09 juin 1998 à Ouagadougou.

- Déclaration relative à l’article 41 du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques (communications inter-étatiques), entrée en vigueur le 28 mars 1979.

- Deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques, visant à abolir la peine de mort du 15 décembre 1989.

- Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 09 décembre 1948.

- Convention sur l’imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité du 26 novembre 1968.

- Déclaration relative à l’article 21 de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradant, entrée en vigueur le 26 juin 1987.

- Déclaration relative à l’article 22 de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, entrée en vigueur le 26 juin 1987.

- Convention sur le consentement au mariage, l’âge minimum du mariage et l’enregistrement des mariages du 10 décembre 1962.

- Convention de l’O.I.T. (n°102) concernant la norme minimum de sécurité sociale du 28 juin 1952.

- Convention relative au Statut des apatrides du 28 septembre 1954.

- Convention sur la réduction des cas d’apatrides du 30 août 1961.

- Convention Internationale sur la Protection des Droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille du 18 décembre 1990, entrée en vigueur le 01 juillet 2003.
- Convention de l’O.I.T. (n°97) concernant les travailleurs migrants du 01 juillet 1949.

- Convention de l’O.I.T. (n°143) sur les migrations dans des conditions abusives et la promotion de l’égalité de chances et de traitement des travailleurs migrants du 24 juin 1975.

- Convention de l’O.I.T. (n°169) concernant les peuples indigènes et tribaux dans les pays indépendants du 27 juin 1989.

- Convention de l’O.I.T. (n°122) concernant la politique de l’emploi du 09 juillet 1964.

- Convention de l’O.I.T. (n°135) concernant la protection des représentants des travailleurs dans l’entreprise et les facilités à leur accorder du 23 juin 1973.

- Convention de l’O.I.T. (n°141) concernant les organisations de travailleurs ruraux et leur rôle dans le développement économique et social du 23 juin 1975.

- Convention de l’O.I.T. (n°151) concernant la protection du Droit d’organisation et les procédures de détermination des conditions d’emploi dans la fonction publique du 27 juin 1978.

- Convention sur la nationalité de la femme mariée du 20 février 1957.

- Protocole facultatif à la Convention relative aux Droits de l’enfant concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants du 20 mai 2000.

- Protocole facultatif à la Convention relative aux Droits de l’enfant concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés du 25 mai 2000.

- Déclaration relative à l’article 90 du Protocole I du 08 juin 1977, entrée en vigueur le 20 novembre 1990.

- Déclaration relative à l’article 14 de la Convention Internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, entrée en vigueur le 03 décembre 1982.

- Convention Internationale contre l’apartheid dans les sports du 10 décembre 1985.

- Protocole facultatif se rapportant à la Convention sur l’élimination de toutes les discriminations à l’égard des femmes du 06 octobre 1999.

- Protocole instituant une Commission de conciliation et de bons offices chargée de rechercher la solution des différends qui naîtraient entre Etat parties à la Convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement du 10 décembre 1952.

- Convention relative au Droit International de rectification du 31 mars 1953.

- La Convention de Florence relative à l’importation des objets et documents d’ordre culturel et communicationnel.


       

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